dimanche 30 septembre 2012

Les boeufs

Aujourd’hui, je me suis levée  avec un goût amer en bouche. Aujourd’hui, j’ai enfin réalisé qu’une personne que j’appréciais beaucoup avait perdu la vie dans un accident de la route, il y a déjà quelques jours de cela. Ce n’était malheureusement pas un accident banal. Katia Hadouchi, 23 ans, agente pour la sûreté du Québec , dans la région de Lanaudière se rendait à un appel d’urgence et a perdu la maîtrise de son véhicule. Elle est ensuite décédée des suites de ses blessures. Jusqu’à maintenant, cet évènement paraît comme étant un accident de la route, tout ce qu’il y a de plus normal. Par contre, si je vous disais que Katia roulait constamment à haute vitesse dans le but de pouvoir venir en aide le plus rapidement possible aux citoyens de sa région, ça semble un peu différent. 

Cet accident tragique m’amène évidemment à me questionner sur la vie et la mort, et sur l’importance de vivre chaque moment comme si c’était le dernier. Le genre de question que l’on se pose chaque fois que l’on perd un être de notre entourage. Cependant, étant conjointe d’un agent de la SQ et amie avec plusieurs d’entre eux,  je me pose surtout des questions sur la manière dont la population québécoise traite leurs agents de la paix. Chien sale, bœuf, poulet, trou de cul : tous des termes  qui pourraient maintenant définir ce qu’est un policier dans un dictionnaire puisqu’une majorité de la population du Québec les définissent à l’aide de ses petits mots doux. En fait, j’ai  les oreilles qui scillent à force d’entendre tous leurs propos. Bien sûr, comme dans tous les domaines, il y a des pommes pourries par-ci par-là. Ce n’est pas une raison pour tous les mettre dans le même panier. En fait, il y a sans aucun doute plus de bons policiers que de mauvais. Et vous le sauriez probablement, si vous faisiez partie de leur entourage. « L’esti de bœuf m’a donné un  ticket. C’est toutes des esti de chiens sales. » Ceci est un bon exemple de ce que j’ai pu entendre d’une de mes connaissance. Par contre, lorsque je lui ai demandé à combien il roulait, il m’a répondu avec un grand sourire qu’il avait atteint le 160 Km/h. De quoi être fier quoi! Ils sont détestés, méprisés, mais ils font tout ce qu’ils peuvent pour vous assurer une bonne sécurité. Ils ont l’air bête? Vous aussi vous auriez l’air bête si vous vous faisiez traiter de noms et appeler en permanence pour des inutilités. La bêtise humaine, ils la connaissent, mais continuent tout de même à venir en aide à des gens qui n’en mérite pas. « Le policier a maltraité un étudiant pendant la grève. » Ah! Ça c’est vrai. Par contre, l’étudiant avait lancé une brique en plein visage à monsieur l’agent. Bien sûr, les médias ont oublié  d’écrire ou de prendre en photo cette partie de l’intervention. Je suis fâchée et fatiguée d’en entendre des « vertes et des pas mûres » sur la police quand tout ce qu’ils veulent c’est vous venir en aide. 

Pendant ces années de service, Katia Hadouchi, tout comme ses nombreux collègues, s’est fait agresser et crier des injures par monsieur/madame tout le monde. Elle a perdu la vie le 26 septembre 2012 en allant porter secours à l’une de ces madames tout le monde. Ma question est : Est-ce que ça vaut vraiment la peine que ces policiers risquent leur vie pour sauver celle d’étrangers qui (en majorité) ne les respectent pas?