mardi 9 octobre 2012

Beauté plastique



« Miroir! Miroir! Dis-moi qui est la plus belle! » Je trouve que cette phrase définie à la perfection la façon dont pensent les gens d’aujourd’hui. Tout est une question d’allure. Il faut être le plus beau possible. Non! Il faut être plus beau que les autres! Il faut atteindre la perfection à nos propres yeux, mais aussi aux yeux de ceux-ci. Nous ne sommes jamais assez bronzé, nous n’avons jamais assez d’abdominaux, de seins ou de biceps.


J’ai eu la chance/malchance de travailler pendant cinq ans dans un centre de conditionnement physique. J’y ai passé de très belles années et j’y ai rencontré des personnes extraordinaires. Cependant, j’étais également entouré de personnes superficielles qui n’avaient qu’un but en tête : être beaux/belles. Pas question de manger des pâtes, du pain, des patates ou pire encore, du chocolat ou des croustilles. Pour ces gens, leur offrir ces aliments c’était comme d’offrir de l’ail à un vampire. S’ils passaient une journée de la semaine sans s’entraîner, ils étaient sans aucun doute devenus obèses. S’ils n’avaient pas un bronzage d’été à toutes les saisons, ils étaient assurément devenus des fantômes. Prend des brûleurs de graisses, des stéroïdes, des pré-entraînements, des intra-entraînements, des post-entraînements,  des protéines, ALOUETTE!! Ça va t’aider à être encore plus beau.

Bien sûr, à force de travailler dans un environnement comme celui-là, on se fait prendre au jeu. Oui je les voyais comme des obsédés/superficiels, mais je les voyais également comme des gens plus beaux que moi. Moi aussi je voulais être belle, moi aussi je voulais être mince, moi aussi je voulais être parfaite. Je me suis alors fais bronzer 4 fois par semaine (au grand désespoir de ma chère maman), je m’entraînais 5 à 6 fois par semaine et ce n’était jamais assez. Je mangeais des blancs d’œufs le matin, des légumes le midi et des morceaux de poulet le soir. Oh! Et si je voulais me gâter une fois de temps en temps, j’avais le droit de manger 6 amandes natures (surtout pas plus que 6). Là, j’étais belle! J’étais belle, mais malheureuse. Je ne pensais qu’à ça jours et nuits.

Puis, un jour je m’envolais pour la Thaïlande. Je n’avais pas le choix de laisser tomber mes nouvelles habitudes. Je ne pourrais pas m’entraîner là-bas et certainement pas être à la diète. Bien sûr, mon corps est redevenu « normal ». Au début j’étais dégoûté. Puis, j’ai réalisé que je n’étais pas si mal, que je n’avais qu’à manger normalement, sans me bourrer de « cochonneries » et que je devais également m’entraîner convenablement, sans excès, pour être jolie.

Aujourd’hui je suis contente de mon apparence et surtout, de ne plus avoir de modèles comme ceux-là sous mes yeux jour après jour. Cette expérience m’amène à me questionner sur le phénomène du désir d’être le plus beau/belle à tout prix. Ce n’est pas seulement une habitude de vie, c’est une obsession qui est aussi forte que l’anorexie ou la boulimie. Le désir absolu d’être mince et musclé. Est-ce une maladie?  Arrêter de vivre pleinement pour être parfait aux yeux de tous. Est-ce que les regards des autres sur nous-mêmes sont importants au point de se donner autant de mal?

La vie est beaucoup trop belle et courte pour se priver des délices de la vie comme une bonne lasagne, une fondue au chocolat ou un délicieux cosmopolitain. Vivez donc pleinement! Soyez heureux d’être comme vous êtes! Et assumé vos imperfections. C’est ce qui fait de vous des gens uniques. J

mardi 2 octobre 2012

Globe Trotter

« On voyage pour changer, non de lieu, mais d'idée.  »  Ceci est une citation d’Hippolyte Taine, grand philosophe et historien français.  Quand j’ai lu cette citation, elle m’a tout de suite collée à la peau. Depuis les 23 dernières années, depuis que je suis sortie du petit bedon de ma mère en fait,  j’ai eu la chance de visiter 12 Pays et quelques-uns d’entre eux à plusieurs reprises. J’ai suivi pendant longtemps mes parents qui me trimbalaient ici et là. J’ai pu visiter plusieurs merveilles de ce monde, tout en voyageant dans le luxe et l’abondance. Bien sûr, j’adorais ça! J’adorais ça, mais il me manquait quelque chose. J’avais envie de continuer à découvrir le monde, mais à ma manière, et avec mes moyens. À l’été 2010, j’étais une grande fille et je pouvais enfin partir par moi-même. M’envoler comme un petit oiseau. Je partais alors pour un mois en Europe, non sans avoir le cœur lourd,  avec une fille que je connaissais à peine et mon bon ami sac-à-dos. Je ne rêvais plus, je le vivais enfin. L’histoire, la culture, les paysages et la nourriture étaient tout simplement incroyables. J’ai dévoré la pizza, les « pasta » et la gélato d’Italie. J’ai été fasciné par le Louvre, la chapel Sixtine et la Sagrada Familia. Et j’ai même fait quelques petites sessions de « Bronzette » à Biarritz et Monaco. J’ai vécu un rêve! C’est pourquoi j’ai décidé de le revivre une nouvelle fois l’été d’après. Cette fois-là, j’ai goûté à la bonne bière d’Allemagne et à sa triste histoire. J’ai tournoyé dans un labyrinthe de squelettes et dans le jardin de Marie-Antoinette. Encore un voyage réussi et vécu en très bonne compagnie. Puis, l’été 2012 venu très rapidement. J’avais envie de continuer de découvrir cette magnifique planète, mais cette fois-là je voulais vivre un dépaysement total. Toujours en excellente compagnie, j’ai agrippé mon sac à dos et je me suis envolé vers la Thaïlande. Un voyage merveilleux qui aura toutefois été parsemé d’embûches. Malgré les arnaques des thaïlandais et des chambres partagés avec nos amies coquerelle, araignée et lézard, j’ai pu poser les yeux sur les plus beaux paysages du monde.


 Le but de ce billet n’est pas de faire ma « fraîchepette » ou de faire l’éloge de tous ces superbes endroits que j’ai pu visiter. En fait, comme le disait mon vieil ami Hippolyte Taine, voyager ce n’est pas seulement pour pouvoir voir de belles choses, c’est pour changer et évoluer dans notre façon de voir le monde. En voyageant, j’ai réalisé que notre façon de vivre ici au Québec est loin d’être comme partout ailleurs.  J’ai eu la chance, pendant mes années passées chez mes parents, d’avoir un mode de vie aisé. Tellement aisé, que ça m’a transformé en petite princesse. Quand on voit et réalise la pauvreté qui règne en Thaïlande et la triste histoire de la seconde guerre mondiale en Europe, et plus précisément en Allemagne, on finit par se compter chanceux d’avoir la vie que l’on a.  On se dit que si on vivait un peu moins aisément, ce ne serait pas la fin du monde. J’ai réalisé que les gens les plus pauvres et ceux qui ont vécu les choses les plus tristes semblent être beaucoup plus heureux que les autres.  J’ai aussi réalisé que nous ne prenons pas assez le temps de vivre le moment présent : On est toujours stressé, on court ici et là, jour après jour et on ne prend pas assez le temps d’admirer le monde qui nous entoure. Pour moi, c’est ça la beauté de voyager : pouvoir faire évoluer ma vision de voir le monde et de voir la vie…mais c’est aussi de déguster une bonne gélato J.